Les rois mongols

Publié le par Mlle Lambert

Octobre 1970. Manon, adolescente et délurée, apprend qu'elle et son petit frère qu'elle aime plus que sa propre vie seront placés en familles d'accueil. Jamais Mimi et elle ne seront séparés. Jamais. Elle l'a promis "juré craché". Devant la menace imminente, Manon choisit le chemin de la rébellion et de la fuite. Inspirée par les événements politiques qui secouent le pays, elle élabore un complot dans le but de kidnapper une vieille femme qui leur servira d'otage et de grand-mère. Avec l'aide de ses deux cousins, elle met vite son plan à exécution.

«Ils vont me l'aplatir, me l'uniformiser, me le rouleaucompresser, éteindre ses désirs, tuer sa rage. Je ne les laisserai pas faire. Moi pis Mimi, on va s'en aller loin. On va rester rebelles, insoumis, mal élevés et fiers de l'être. Plus personne va réussir à nous décourager en nous faisant croire qu'on est des sans-desseins. On va devenir capables de tout.»

L'avis de Mlle Lambert : 

Un roman qui se passe en octobre 1970, pour une lectrice qui décroche dès qu’une histoire prend une tournure plus historique, ce n’est malheureusement pas signe d’un futur coup de cœur…

Pourtant, dès que j’ai entamé les premières pages de cette histoire 100% québécoise, je me suis laissée emporter. Les enfants sont terriblement attachants et j’ai adoré les suivre dans leurs aventures rocambolesques. Le lien qui unit Mimi à Manon est tellement touchant et magnifique. On ne s’en lasse pas. Notre cœur fond!

Et c’est drôle à dire mais, même si je n’étais pas née en 1970 – loin de là en fait – j’ai ressentie une certaine nostalgie qui se dégageait de l’histoire. Une nostalgie qui m’a fait apprécier le côté historique du récit plutôt que le contraire – comme c’est souvent le cas pour moi.

Bref, j’ai été agréablement surprise par cette lecture!

xx

Auteure : Nicole Bélanger
Éditions : Québec Amérique
Parution : Septembre 2017
Pages : 185

Ce jour-là, après l'école, je suis retournée voir Dieu dans son église sombre et mal chauffée. Habillée en bleu poudre des pieds à la tête, une vieille dévote, agenouillée devant la statue de la Sainte Vierge, se signait compulsivement. Je suis allée m'asseoir sur le dernier banc au fond de la travée, derrière une colonne, et j'ai regardé le Christ en bois pendu à une croix géante. Il ressemblait à mon père, mais lui n'avait qu'un trou sur un seul côté.

- Tu t’es pas tellement forcé, hein? J’suis venue te dire de laisser faire. J’te d’mande pus rien! Même que j’aimerais ça si tu t’occupais pus de rien pantoute! De toute façon, j’ai l’impression que ça tourne toujours pire que c’était, quand on te demande quelque chose.

Le Jésus me regardait avec son air souffrant.

- T’aime ça quand ça fait mal, toi, hein! T’aime ça, le drame. On dirait que ça te fait plaisir de voir le monde souffrir. En tout cas, moi, ça me tente pas de passer ma vie à brailler. À partir d’aujourd’hui, j’vas m’organiser toute seule. O.K.!

Je suis sortie en claquant la porte. Et nous sommes restés en froid, Dieu et moi, pendant de nombreuses années.

Extrait p.65

Crédit Photo : Mlle Lambert

Crédit Photo : Mlle Lambert

Publié dans LittQc, Général

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