Reste encore un peu

Publié le par MissDupont

Tu m’as détruite. En tout cas, j’y ai cru un moment. Un bon, long moment. J’ai cru qu’il n’y avait même plus d’espace pour me reconstruire. Plus rien. Peut-être que je m’étais trompée en fin de compte. Peut-être que c’est ça que ça prenait. Me briser au grand complet. M’anéantir. Pour mieux rebâtir. Partir de rien. Recommencer. À zéro. Pour faire ça plus solide, plus beau.

 

Perrine Madern signe un roman d’amour et d’amitié poignant et vrai, qui tient sa puissance dans le ton à la fois mélancolique et incisif de la narratrice. Reste encore un peu révèle qu’il faut apprendre à se reconstruire, malgré la douleur et les pertes.

L'avis de MissDupont :

L'amour fait mal...

Pas toujours - heureusement - mais quand la déchirure se produit, c'est extrêmement douloureux.

C'est ce que Perrine  Madern nous fait ressentir avec une justesse incroyable dans ce roman.

 

L'amour n'est pas seulement celui que l'on porte envers notre partenaire de vie... l'amour est vaste et peut avoir plusieurs visages. Celui que l'on porte à nos parents, à nos enfants, à nos grands-parents, à nos amis... bref, vous voyez le topo! Et il a alors une forme différente pour chacun. Il est donc logique que l'on puisse vivre toute sorte de "rupture amoureuse"... le conjoint qui nous quitte pour faire sa vie avec une autre personne, un parent/grand-parent qui décède de vieillesse, un enfant qui est gravement atteint d'une maladie incurable. Peu importe de qui il s'agit, peu importe la raison qui cause cette rupture... la douleur est intense, sournoise, insupportable! On en vient à se demander si on passera à travers, car cette souffrance qui nous comprime le cœur est bien réelle. On la ressent physiquement.

 

Dans ce roman, c'est ce à quoi on fait face. La perte - les pertes - d'un être cher. Plusieurs. Toutes différentes, mais aussi significatives les unes que les autres. Que vous ayez ou non déjà eu à faire face à un deuil, ce roman saura venir vous toucher. Vous vivrez - ou revivrez - les émotions qui peuvent survenir. Mais on comprendra aussi que peu importe ce qui se produit dans notre vie, on finit par se relever! 

 

Je n'ai pas pu m'empêcher de verser quelques larmes vers la fin, tant la souffrance de Loue m'est familière. Et j'ose croire que l'auteure la connaît tout aussi bien pour réussir à la transposer aussi aisément sur ces pages.

 

«Ça va s'arrêter un jour tu crois?

Quoi?

D'y penser et d'avoir mal?»

 

Le temps fait son oeuvre... il n'efface pas le passé, mais il nous permet de poursuivre notre route avec un bagage différent.

 

Si, tout comme moi, vous aimez les romans qui viennent vous remuer de l'intérieur... ce roman est pour vous. Pour ma part, c'est un énorme coup de cœur qui restera à portée de main afin d'être relue chaque fois que l'envie se fait ressentir.

Auteure : Perrine Madern
Éditions : Au Carré
Parution : Janvier 2018
Pages : 253

Every Breath You Take - The Police

Ta présence me manque. Elle me manquera toujours. Je pense juste que j'ai appris à vivre avec. T'sais quand t'es enrhumé d'une seule narine. Que t'as le nez bouché, mais juste d'un côté. Ça te fait crissement chier, mais tu peux encore respirer. C'est un peu ça que je ressens en ce moment. T'empoissonnes mon existence, mais pas complètement. Je suis capable de dealer avec ton absence de la même façon que je deale avec mon "monomucus". Je survis.

Extrait p.93

Crédit Photo : Bookivores

Crédit Photo : Bookivores

Publié dans LittQc, Contemporain, Général

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