Les cicatrisés de Saint-Sauvignac

Publié le par Mlle Lambert

Quand quatre auteurs décident d’écrire un roman ensemble avec, comme prémisse, un clou qui transperce le plastique turquoise d’une glissade d’eau, ça donne une histoire encore plus étrange que tout ce que vous pouvez imaginer.

Bienvenue à Saint-Sauvignac, un petit village insignifiant dont l’avenir est transformé par la construction d’un parc aquatique ultramoderne. Alors que 118 enfants glissent à la queue leu leu sur la Calabrese, la glissade d’eau la plus à pic en Amérique du Nord, ils sont écorchés un à un par la pointe d’un clou mal posé. S’ensuivent alors les cicatrices, réelles et imaginaires, et la panique des adultes, à laquelle les jeunes assistent, lucides et vaguement amusés, à travers les concours de popularité, les pokes Facebook et les histoires d’amour improbables.

Comme un Conte pour tous qui aurait pris du mush, Les cicatrisés de Saint-Sauvignac est un roman qui ne laissera aucun baigneur indifférent.

L'avis de Mlle Lambert : 

Chers lecteurs, voici une lecture estivale qui saura vous charmer… et vous déstabiliser 😉

C’est une œuvre complètement décalée, écrite par quatre auteurs différents. Auteurs extrêmement talentueux qui, chacun à leur façon, maîtrisent parfaitement l’humour noir.

Les cicatrisés de Saint-Sauvignac est une histoire drôle, déjantée, crue, choquante et malaisante, mais aussi très touchante par moment. C’est une histoire unique qui sort des sentiers battus et qui, bien que racontée en quatre saisons, par quatre auteurs différents, reste très bien ficelée et cohérente.

Chapeau! Voilà un vrai chef d’œuvre québécois comme je les aime!

xx

Auteurs : Sarah Berthiaume,
Simon Boulerice, Jean-Philippe Baril Guérard,
Mathieu Handfield
Éditions : De ta Mère
Parution : Février 2017
Pages : 144

 

Secouée par des spasmes qui me faisaient cracher de la bile, je repassais la scène dans ma tête. C’était comme si les fondements mêmes de ma vie étaient remis en perspective : c’était ça, frencher? C’était à ça que ma sœur consacrait tout son temps et son énergie? À un enchaînement de sensations profondément dégueulasses et mouillées? Je suis restée un moment le front collé sur le froid du bol de toilette, dévastée. Je devais me rendre à l’évidence : une partie de mon enfance était morte dans la bouche de Cédrik Eberstark, pognée quelque part entre ses broches transparentes. Je pourrais plus jamais regarder ma sœur frencher de la même façon.

Extrait p.19

Crédit Photo : Bookivores

Crédit Photo : Bookivores

Publié dans LittQc, Été, Toutes saisons

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