180 jours et le cœur plein

Publié le par Brigitte

Les miens d’abord.

C’est avec cette résolution tatouée sur le cœur qu’Olivia reprend son travail d’enseignante au primaire après un long congé de maternité. Elle doit vite se replonger dans les aléas du métier : épidémie de poux, collègue un peu zélé et parents parfois imprévisibles… Pour éviter que ses proches ne récoltent d’elle que des miettes, elle s’applique à prendre grand soin de ceux qu’elle chérit plus que tout.

 

De son bébé qu’elle devra partager avec la gardienne, de ses jumeaux qui vivent des hauts et des bas à l’école, de son père dont la santé faiblit, et de l’homme qu’elle aime à la folie.

 

À mesure que l’année avance, ses élèves lui en demandent tous plus les uns que les autres. La belle Ophélie reste muette, Axel trimballe en classe ses amis imaginaires et Jolan se réfugie sous les meubles comme un animal farouche…  Olivia devra donc se remettre en question et prendre des décisions qui la laisseront la tête vide… et le cœur plein.

L'avis de Brigitte : 

J’ai eu beaucoup de plaisir à côtoyer à nouveau Madame Olivia et ses p’tits amis. Je me sentais tellement bien en leur compagnie que lorsque je devais refermer mon livre, je m’ennuyais déjà d’eux. Je n’avais qu’une hâte : les retrouver ! On s’attache vite à tout ce beau monde !

 

Julie Marcotte a une plume rafraîchissante. C’est une pure détente que de se plonger dans ce roman, dont j’adore le style. Simple, sans fla-fla mais excellent. Un roman où il fait bon se plonger, où nos soucis s’évaporent le temps de notre lecture. Si Olivia est venue me chercher, c’est que l’auteure a su la rendre réelle à mes yeux l’espace de 472 pages. Elle joue avec finesse avec diverses émotions.

 

Parmi les personnages de ce roman, Olivia est de loin ma préférée ! Je m’identifiais beaucoup à elle sur certains points, dont son impatience vis-à-vis ses enfants à la fin de sa journée de travail. Ces temps-ci, c’est tellement moi, ça ! Pauvres cocos...ils sont si contents de nous voir et de nous raconter leurs journées.

Je ne pouvais passer sous silence l’extrait de la page 83. Ça me fait tellement penser à ma plus jeune de 9 ½ ans, Sarah-Maude, qui me disait ceci l’autre jour:

 

Ben là, si elle répond pas au téléphone, est pu mon amie.
J’vas pu lui parler jamais !

 

L'extrait en question:

 

- C’est parce que Lydie avait dit qu’elle allait jouer juste avec moi aujourd’hui, pis là elle est partie avec Mégane…

- Non, c’est pas ça ! l’interrompt Lydie. C’est elle qui ne voulait plus jouer avec moi !

 

Les conflits. Les maudits conflits de filles. Les pires de tous. Une vraie plaie. Même après onze ans, je ne les supportes pas plus qu’au premier jour. Pourtant, je sais bien que ça fait partie de mon rôle de leur apprendre à les résoudre…

 

Avez-vous des filles? Moi, si! Deux filles et un garçon. Pour ma plus jeune, c’est exactement comme ça, et c’est régulier. “Est mon amie, est pu mon amie, est ma meilleure amie“… Julie Marcotte a bien raison : une vraie de vraie plaie ces maudits conflits de fifilles!!

 

Les livres de Julie Marcotte se doivent d’être lu. Elle m’a fait réaliser comment le métier d’enseignant peut être ingrat. On peut s’imaginer, mais on ne se doute pas une miette à quoi peut ressembler une journée dans la vie de ces professeurs qui prennent soin de nos enfants. Ça l’air facile vu de même…

Auteure : Julie Marcotte
Éditions : De Mortagne
Parution : Mars 2018
Pages : 472

- Elle est en cinq! chuchote Wilson à son voisin de derrière.
- Non, c’est pas ça, c’est encintre ! lui répond celui-ci avec conviction.

Extrait p.65

Crédit Photo : Brigitte

Crédit Photo : Brigitte

Publié dans LittQc, Récit, Humour

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