Le cœur pendu

Publié le par Mlle Lambert

ÇA FAIT DEUX ANS QUE T’ES PLUS LÀ. Deux ans que je te cherche partout même quand je ne te cherche plus. Tout de toi me manque à un point qui n’a pas rapport. Un point qui ne bouge pas dans l’univers de ma vie depuis le jour où t’es mort.

Je suis maman maintenant. Le savais-tu? Des fois, je prendrais tes bras pour bercer Caleb pendant que je ferais une sieste parce que je suis vidée. Des fois, j’écouterais ta voix me dire que tu m’aimes et que ça va bien aller parce qu’il faut que je t’avoue que je passe le plus clair de mon temps à en douter.

Pis d’autres fois j’aimerais ça que tu sois son père, pour être certaine que jamais personne ne viendra me l’enlever et que je ne mourrai pas de peine, le cœur pendu.

L'avis de Mlle Lambert : 

Maude Michaud est une auteure québécoise que j’ai découvert ces dernières années et que, sincèrement, j’adooooore!

Sa plume franche, authentique et incroyablement imagée me charme à chaque lecture. Elle choisit ses mots avec beaucoup de finesse et nous offre toujours des romans percutants qui ne peuvent faire autrement que de nous toucher droit au cœur. Des histoires tristes, qui nous brassent en dedans, mais si douces à la fois.

Ce tome-ci, suite de Pieds nus dans la gravelle, aborde plusieurs thèmes sensibles tels que la vie, la mort, la maternité, la monoparentalité, l’amour et l’anxiété. Ce sont toutes les deux des histoires qui font énormément réfléchir.

Vraiment, je vous recommande cette lecture, ainsi que son premier tome!

xx

Auteure : Maude Michaud
Éditions : Libre Expression
Parution : Juin 2020
Pages : 211

 

Excuse-moi, Rémy, je suis deep pas mal. C’est juste que, quand t’es grand pis tu penses d’une manière cave de même, c’est difficile de te retrouver quand tu te perds. Parce que tu te mets à chercher quelque chose qui n’existe pas et tout le beau te passe ne dessous du nez parce qu’il est trop simple pour tes yeux qui cherchent des affaires compliquées.

Finalement, j’ai commencé à colorier des mandalas. C’est pas le bout de la marde, je le sais ben, mais je me suis dit que c’était un début, t’sais.

Pis le reste du temps, je l’ai passé à bercer mon bébé. Enfin diagnostiqué intolérant aux protéines bovines, pis mon vide intérieur s’est mis à me faire moins peur parce qu’il prenait moins de place.

Extrait p.86

Crédit Photo : Bookivores

Crédit Photo : Bookivores

Publié dans LittQc, Drame, Toutes saisons

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