Je suis une québécoise mordue de lecture qui se dévoue coeur et âme à faire connaître nos auteurs d'ici et d'ailleurs! Si vous aimez la lecture un peu ou beaucoup, vous êtes à la bonne place!
Dans l'ombre de Clarisse
Publié le
par Brigitte
Une grand-mère, dans l’imagerie populaire, c’est une petite femme toute ronde, au visage doux et souriant, à la peau délicieusement parfumée, à la voix chaude et rassurante, qui nous accueille avec des confitures maison et des beignets, qui nous caresse de ses mains aussi légères qu’un vol d’oiseau, qui sait consoler petits et grands chagrins, qui sait écouter avec sagesse et compassion, et qui, par-dessus tout, nous aime sans condition, pour toujours.
Eh bien ! pour Charlotte et ses sœurs, une grand-mère, c’est Clarisse : mâchoire inférieure avancée, nez plat, front large, yeux écartés et brillants d’un feu insoutenable, des mains comme des battoirs, un corps massif et imposant, et une voix qui s’apparente à un grognement, parfois même à un aboiement. D’où le surnom dont l’ont affublée ses petites-filles, pour rigoler entre elles : la Bouledogue.
Le jour où Clarisse doit venir s’installer chez elles, à la suite d’un drame qui laisse leurs parents incapables de s’occuper d’elles, l’existence des quatre sœurs prend la tournure d’un cauchemar. L’éducation, selon Clarisse, c’est se soumettre ou souffrir. Pour en arriver à ce que son code de bonne conduite soit respecté à la lettre, elle ne lésine pas sur les méthodes, même les plus cruelles.
Charlotte, la rebelle, regrettera amèrement de ne pas avoir plié l’échine devant cette nouvelle autorité. Sa résistance la conduira tout droit à l’horreur, à l’inimaginable, l’obsession de Clarisse l’atteignant au cœur même de sa féminité… L’arrivée de la Bouledogue au cœur de cette famille unie par l’amour et la confiance aura les mêmes effets qu’un tsunami : dévastation, désolation, mort… Âmes sensibles s’abstenir...
L'avis de Brigitte :
Ouf! Quelle lecture! Clarisse, c'est une grand-mère. Pas n'importe quelle grand-mère, non! C'est un monstre! Mais un monstre vraiment horrible! Comment peut-on être si méchant? On n'a aucune once de sympathie pour cette vieille grébiche! C'est le mal incarné et on la déteste vraiment. Impossible de l'aimer. Sur une échelle de 1 à 10, 10 n'est pas assez élevé pour la détester!
J'ai dévoré ce roman en quelques heures. Pendant que mes 3 enfants et mon conjoint faisaient du ski, je suis restée dans la cafétéria à lire. On s'entend qu'une cafétéria de ski alpin, c'est passablement bruyant. Je n'avais conscience de rien autour de moi! J'étais totalement captivée, ou plutôt hypnotisée par ma lecture.
Quelle auteure cette Madeleine Robitaille! Avec ce roman, elle nous entraîne dans les entrailles des pires horreurs en ce qui a trait au supplice humain. Elle réussit à nous captiver du premier au dernier mot. Et pas question d'arrêter notre lecture avant la toute fin. Oh! Que non !
De cette auteure, j'avais déjà lu Le quartier des Oubliés, que j'avais adoré ! Maintenant, je vais devoir lire ses autres romans, car je suis devenue accroc !
Gros coup de coeur pour ce roman et pour l'auteure !
Auteure : Madeleine Robitaille Éditions : De Mortagne Parution : Septembre 2009 Pages : 380
Martine déplaça son regard et fut happée par toute l’ampleur de la situation. La lame avait fait son œuvre mais...
Dieu tout-puissant !
Il ne s’agissait pas que d’une excision comme Martine l’avait connue, qui était déjà tellement horrible en elle-même.
Elle l’a fait... coudre !
Atterrée par cette constatation, Martine voyait la plus jeune des inconnues qui manœuvrait l’aiguille entre les jambes de sa nièce, avec une scandaleuse habileté. C’était à croire qu’elle faisait cela tous les jours de sa vie. Aucune hésitation, que des gestes précis et rapides.
Pourquoi Martine n’arrivait-elle pas à hurler ?