Une journée particulière

Le 29 février est une date qui n’existe que tous les quatre ans. C’est aussi le jour de naissance de Thaïs, la petite princesse d’Anne-Dauphine Julliand. Atteinte d’une maladie génétique orpheline, Thaïs a vécu trois ans trois quarts. Elle a eu une courte vie, mais une belle vie.
Quand le 29 février réapparaît sur le calendrier, Anne-Dauphine s’offre une parenthèse, sans travail ni obligations. Elle veut vivre pleinement cette journée particulière : Thaïs aurait eu huit ans !
Ce jour-là, le passé se mêle au présent. Chaque geste, chaque parole prend une couleur unique, réveille un souvenir enfoui, suscite le rire ou les larmes. Anne-Dauphine Julliand aime à penser qu’il est possible de gravir des montagnes en talons hauts. Elle a le talent de croquer les émotions de tous les jours. Elle nous raconte sa vie de famille pas tout à fait comme les autres avec l’homme de sa vie, Loïc, ses fils Gaspard et Arthur, mais aussi Azylis, son autre princesse, malade elle aussi.
Son récit est une leçon de bonheur et une merveilleuse histoire d’amour qui se lit d’un souffle, le cœur au bord des larmes.
L'avis de Brigitte :
Comment arriver à survivre après un tel drame? Peut-on être heureux après l’orage qui a secoué sa famille? Il semblerait que oui. C’est ce que Anne-Dauphine et Loïc, son conjoint, ont décidé de faire. C’est ce que la petite Thaïs aurait aussi souhaité.
Ce livre se veut une rétrospection de ce que l’auteure a vécue durant les dernières années. Elle nous parle de Thaïs, sa petite princesse morte beaucoup trop tôt. Elle nous relate les moments marquants de sa trop courte existence. Elle se rappelle les merveilleux moments qu’ils ont partagé avec elle. Elle nous parle aussi de Azylis, son autre petite princesse qui est atteinte de la même maladie que sa sœur. Elle nous présente ses 2 fils, qui, heureusement, sont en santé.
Malgré que nous ayons pleuré avec Anne-Dauphine à la lecture du roman Deux petits pas sur le sable mouillé, les larmes ne sont pas tellement loin à la lecture de celui-ci. S’il n’est pas aussi poignant que l’autre, il est quand même émouvant. L’auteure nous raconte tout en douceur ses souvenirs. D’une belle écriture toute simple, Anne-Dauphine nous invite à plonger dans ce magnifique récit.
Malgré la tristesse de l’histoire, je vous conseille vivement quand même de lire les 2 volumes. Ce sont 2 magnifiques romans superbement bien racontés. Je ne connaissais pas cette maladie épouvantable auparavant et suite à ma lecture, je trouve que la vie peut parfois être injuste et cruelle.
Auteure : Anne-Dauphine Julliand
Éditions : Transcontinental
Parution : Juin 2013
Pages : 256
J’avais pressenti, avant même la mort de Thais, que l’anniversaire de sa naissance serait plus douloureux à vivre que celui de son décès. Les souvenirs du jour de sa mort, et plus encore celui de son enterrement, ne me quitte pourtant pas. Je revois le ciel breton couvert, l’hostilité de la nuit noire que des torches vacillantes éclairent faiblement. Je ressens le froid bruineux de décembre transpercer les vêtements jusqu’à enserrer nos corps d’une gangue glacée. Je me retrouve à genoux dans la terre boueuse et collante, au pied de ce trou béant qui engloutit une partie de ma chair, ivre de tant de larmes et de ce chagrin bu. L’évocation de ces moments reste à jamais une épreuve.