Au nom de l'horreur

Publié le par MissDupont & Mlle Lambert

Ce qui nous effraie tant de la folie
est que nous la savons en nous.

Philippe Durand et sept autres convives sont invités au luxueux Manoir des Cimes, fidèle reconstruction d’un bâtiment bicentenaire.

Leur séjour ne tarde toutefois pas à devenir un effroyable cauchemar où rampe le mal et s’amuse l’horreur.

Des cadavres retrouvés disparaissent, des marques inexplicables couvrent planchers et murs, des cris résonnent au-delà des portes closes…

Complot, délire ou vulgaire jeu?
Les survivants seuls trouveront la réponse,
si survivants il y a…

L'avis de MissDupont : 

Tantôt on a le souffle court, puis notre respiration s'accélère, ou encore on ne laisse plus l'air passer tout court. Notre état physique est en symbiose avec le suspense du récit.
On veut savoir, mais on préfère tout ignorer en même temps. On le sait trop bien qu'à la page qui suit on va sans doute tomber sur une scène terrifiante, sanglante, horrifiante à la limite du supportable... Mais c'est plus fort que nous, on tourne la page comme le personnage tournera le coin de la pièce afin d'être mis devant le fait accompli.

 

L.P. Sicard a une de ces plumes!! 
Chaque fois que je referme un de ses livres, je suis renversée et surtout comblée. Ce livre-ci a beau en être un d'horreur... il renferme d'innombrables perles que les lecteurs surligneurs n'auront de cesse de peinturer certains passages.
Je vous en glisse quelques-unes : 

 

«Le silence est à l'oreille ce que les ténèbres sont à l'oeil.»

 

«Il est de ces êtres que la douleur ne sait arrêter, chez qui le désespoir ne devient qu'une raison de plus d'avancer.»

 

«Quelle misère que celle de l'homme qui a pour seule espérance celle de vivre!»

 

Obscur et magnifique à la fois.
Bref, on se délecte de la poésie qui se glisse dans sa façon d'écrire chaque phrase.


Nota Bene : Lorsque vous entamerez la lecture de ce délicieux, mais horrifiant roman, ne vous laissez pas prendre comme la jeune femme naïve que je suis...
Si vous osez prétendre connaître l'identité du tueur dans les 70 première page, c'est que vous sous-estimez le talent de l'auteur à vous mener en bateau 
😉

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L'avis de Mlle Lambert : 

** Cœurs sensibles, s’abstenir **

Un jeu cruel? Un rêve dément? Une hallucination? Un coup monté? Un tueur fou hors du commun? Un phénomène paranormal?

J’ai imaginé mille et un dénouements à cette histoire sans qu’aucun ne me soit cohérent, plausible et satisfaisant.

Ce roman a mis ma curiosité à rude épreuve! J’ai même quelques fois été à deux doigts de me rendre directement au dernier chapitre tellement j’étais impatiente de connaître l’aboutissement de cette horrible expédition. J’en étais à avoir hâte que tous les personnages meurent pour découvrir ce que LP Sicard nous avait manigancé.

Personnellement, j’ai trouvé la fin légèrement en deçà de mes attentes, mais comment aurait-il pu en être autrement alors que l’histoire dépasse tout raisonnement logique? Il est excessivement difficile, voir impossible, d’imaginer une fin à la hauteur d’une histoire aussi délirante!

Bref, fans d’horreur, je vous conseille vivement de mettre la main sur ce roman qui a su me mettre dans une ambiance du tonnerre pour le mois d’octobre!

xx

Auteur : L.P. Sicard
Éditions : AdA
Parution : Avril 2018
Pages : 268

J'ai vu la mort.
C'est souvent ce que l'on dit lorsque l'on s'en est approché, pour une raison ou pour une autre. Voir la mort. Bien sûr. Dans les yeux du défunt, dans ce sang qui le couvre, dans le feu qui se répand, le fer qui tranche et transperce... Ce que d'aucuns ignorent, c'est que la mort n'est pas seulement apercevable : on la hume par cette odeur de fumée, de sueur, de boue; on la goûte, par cette âpreté du sang qui glisse sur nos lèvres; on l'entend par ces cris de douleur, de terreur, par ces hoquets, ces craquements, ces détonations, par ces pas qui s'approchent, par ces rires qui se moquent; et surtout, on la sent par cette douleur qui nous traverse et nous aveugle, par ce froid qui nous dévore comme un million de vers, par ces battements de coeur affolés, par ce fourmillement qui se propage de nos cheveux à nos ongles...
La mort est tout cela, et bien plus, se modulant selon les désirs de l'être qui la transmet; la mort est le chef-d'oeuvre de l'artiste, la plus douce fleur du semeur.
La mort, plus que la vie ne le sera jamais, est notre mère.

Extrait p.139

Crédit Photo : Bookivores

Crédit Photo : Bookivores

Lu par MissDupont le 24 Octobre 2018
Lu par Mlle Lambert le 24 Octobre 2020

Publié dans LittQc, Horreur

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