Sur les berges du lac Brûlé : Le vieil ours

Publié le par Brigitte

Sur les bords du lac Brûlé, non loin de Sainte-Agathe-des-Monts, la vie sur la ferme est rude. Ernest Potvin contrôle le quotidien avec une main de fer; gare à ceux qui veulent s’écarter de la voie tracée par l’impitoyable chef de clan! Ce dictateur fait constamment souffrir sa femme – porteuse du poids d’un terrible secret et d’une déception tragique – et ses enfants. Certains d’entre eux ont quitté la maison familiale avec soulagement, les autres ne peuvent que rêver à une vie meilleure.

Dans un Québec qui passe de la ruralité à l’urbanité sur fond de Révolution tranquille, les tentations de fuite ne manquent pas pour les descendants de ce vieil ours qui préfèrent choisir leur destinée plutôt que la subir…

 

Premier tome d’une saga familiale campée dans les Laurentides entre 1959 et 1989, Le vieil ours est un roman poignant où espoirs brisés et secrets de famille sont le lot de personnages tantôt attachants, tantôt détestables… mais tous inoubliables!

L'avis de Brigitte :

Ceux et celles qui me connaissent savent que j’affectionne particulièrement les livres dont l’histoire se déroule dans les années 1900-1960. Moi, les histoires avec les familles nombreuses, j’aime ça ! J’ai donc savouré ma lecture. J’aime beaucoup me plonger dans l’atmosphère de ces romans d’époque. Je trouve que l’ambiance est chaleureuse et conviviale.

 

J’ai apprécié le style d’écriture de l’auteure. Elle a su employer des mots propres à ce temps, comme par exemple soupane (bouillie de gruau), greyer (équiper), acheter (accoucher, donner naissance). J’avoue que pour celui-ci, c’est la première fois que je l’entendais !

 

Petit bémol à ma lecture : ce qui m’a dérangé, c’est que l’on pouvait se faire raconter 3 fois, en l’espace de quelques pages, qu’il était arrivé telle chose à tel personnage à une certaine époque dans l’histoire. J’ai trouvé ces passages redondants. À mes yeux, le savoir qu’une fois aurait été suffisant.

 

Lire ce roman, c’est découvrir des personnages attachants. Il y en a des plus grognons que d’autres, mais c’est ce qui fait leur charme. C’est aussi découvrir des secrets de famille. Mais c’est avant tout découvrir une excellente auteure !

Auteure : Colette Major-McGraw
Éditions : Guy Saint-Jean
Parution : Mars 2016
Pages : 416

Tu sais ma jeune fille, quand t’as le va-vite et que t’es ben pressé pour te soulager, t’es pas mal moins gêné, lança Roméo en ricanant.
Mais ça devait puer là-dedans? renchérit Denis, se plissant le nez à s’en défaire la figure.
Des fois oui, pis des fois non, ça dépendait de celui qui l’avait visité avant. Mais mon père prenait pas mal soin de ça. Il mettait de la chaux régulièrement dans le trou et ça tuait les odeurs pis ça éloignait la vermine.
Mémère Potvin nous racontait que vous utilisiez des catalogues pour vous essuyer.
Pas juste pour ça! dit-il en regardant Léon et Fernande du coin de l’oeil, les prévenant de bien écouter ses propos, qui ne s’adresseraient probablement pas qu’aux enfants. Moi je gardais toujours certaines sections du catalogue pour la lecture et à la place, je me torchais avec des feuilles du journal. Mais c’est vrai que le papier glacé était plus doux que celui de La Presse ou de La Patrie, ajouta-t-il en riant et en se tapant sur les cuisses.

Extrait p.279

Crédit Photo : Brigitte

Crédit Photo : Brigitte

Publié dans LittQc, Historique

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