Les contes interdits : Les 3 p'tits cochons

Publié le par MissDupont

Trois individus qui trempent dans le voyeurisme, la pornographie, le cannibalisme et la nécrophilie.
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Une étudiante universitaire menant une vie bien rangée qui se retrouve à la morgue après avoir consommé du Flakka. 
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Un tueur à gages qui revient dans sa ville natale afin de mettre sa sœur en terre et qui découvre de troublantes vérités à son sujet.
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Une rousse excentrique à la libido débridée et dénuée de tout sens moral, capable de pervertir les âmes les plus pures. 

 

Une version contemporaine et vulgaire du conte classique présentant 3 petits cochons n'ayant rien à voir avec ceux des films d'animation. Une chose est certaine : vous devrez retenir votre souffle.

L'avis de MissDupont :

Des contes classiques de ma jeunesse réécrit dans un contexte plus sordide. Moi qui aime les réécritures de contes, je ne me suis pas posée longtemps la question... Il était clair que je lirais Les contes interdits.

 

Mon dévolu est tombé sur Les 3 p'tits cochons comme première découverte de cette saga. Voyeurisme, pornographie, cannibalisme, nécrophilie... tous des thèmes qui dérangent et qui aussitôt ont capté mon intérêt. J'avais bien hâte de voir comment Christian allait exploiter la base des Trois petits cochons dans un contexte totalement humain et contemporain de surcroît.

 

Maintenant que ma lecture est terminée, je vous dirais que je m'attendais à plus de similitudes avec le conte original (comme avec Javotte de Simon Boulerice ou Trois princesses de Guillaume Corbeil). Oh il y a de nombreux petits clins d’œil comme le nom de famille du principal protagoniste (Wolf) ou dans les lieux (Rivière-du-loup) ou dans les paroles de certaines chansons et ainsi de suite. Il en va de même pour les cochons également. Mais qui est le grand méchant loup et qui sont les 3 petits cochons dans ce romans... ça c'est un peu plus ambigu jusqu'à ce que l'on arrive à la fin. Et leurs "maisons" quant à elles, elles sont représentés par quoi? Bref, on ne cerne pas autant l'inspiration tirée du conte initial comme il était possible de le faire avec Aliss de Patrick Sénécal.

 

Bien qu'il y ait beaucoup de scènes vulgaires, nous ne nageons ni dans l'horreur, ni dans le sordide. Bon ok... un peu quand même, mais rien d'extrême qui empêcherait un cœur sensible de poursuivre sa lecture. Ce roman se lit aisément sans trop nous choquer (quoique la scène de la castration à froid... ouff). Mais on apprécie néanmoins énormément notre lecture que l'on se surprend d'avoir terminée dans le temps de le dire.

Auteur : Christian Boivin
Éditions : AdA
Parution : Septembre 2017
Pages : 233

- Mes condoléances Alicia.
«Qu'ils aillent tous chier, avec leurs maudites condoléances», pensa rageusement Alicia alors que les rares personnes présentes quittaient le cimetière. Cependant, elle ne démontra aucun signe d'animosité, à l'image de la fille sage et respectueuse qu'elle était, et offrit un sourire las en guise de remerciement à celui qui avait été le patron de sa mère.
Pourtant, elle aurait pu projeter sa rage au visage de l'homme ventru en toute légitimité, puisqu'il était en grande partie responsable de son décès. En effet, le propriétaire du bar Le loup hurleur avait insisté pendant de nombreuses années afin que la mère d'Alicia subisse une intervention d'augmentation mammaire. «Ce serait bon pour les affaires, qu'il n'arrêtait pas de lui répéter, ce serait bon pour tes pourboires.» Devant son refus obstiné, il avait même proposé de lui prêter une partie du montant nécessaire, à un tau d'intérêt amical, bien entendu. Puis, au fil du temps, après des années de harcèlement quasi continu, elle avait fini par abdiquer. Son patron avait raison, avait-elle fini par se convaincre, elle n'était plus aussi «fraîche» qu'auparavant, elle n'était plus de taille à compétitionner contre les jeunes poules aux seins fermes et à la taille fine qu'il venait d'engager. Toutefois, le problème demeurait le même : n'ayant que peu de moyens depuis son divorce, elle ne savait pas comment elle allait s'offrir une poitrine digne des attentes de son patron.
Désespérée, elle avait cru que celui-ci allait la congédier incessamment, jusqu'à ce qu'elle entende parler d'un concours à une radio-poubelle de Québec dont le prix était justement une augmentation mammaire. N'ayant rien à perdre, elle avait décidé de s'inscrire et elle avait gagné le concours, contre toutes attentes. Cependant, si elle avait su ce qui l'attendait, elle aurait probablement préféré le congédiement à un plus gros parechoc, puisqu'elle avait fait un arrêt cardiaque pendant la procédure chirurgicale. Comble de malheur, toutes les compagnies d'assurance impliquées dans le dossier avaient refusé d'indemniser Alicia puisque le concours avait été jugé illégal.

Extrait p.13

Crédit Photo : Bookivores

Crédit Photo : Bookivores

Publié dans LittQc, Suspense, Horreur

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