Toute la beauté du monde n'a pas disparu
Les souvenirs sont parfois trop lourds à porter.
Ingrid ne comprend pas ce qu'elle fait dans ce trek au beau milieu de la nature la plus sauvage. Sac au dos, dans la chaleur et les moustiques, elle tente de faire face.
Aux conditions extrêmes, aux adolescents perturbés qui l'accompagnent, à son passé qui la rattrape.
Comment sa mère adorée a-t-elle pu lui imposer cette épreuve?
Jusqu'où lui faudra-t-il repousser ses limites?
En pleine tourmente, Ingrid nous fait vivre l'aventure à laquelle rien ne l'a préparée, tout en nous dévoilant son passé et le drame qui l'a propulsée là.
Un super roman d'apprentissage, où l'humour fleurte avec l'émotion.
L'avis de MissDupont :
Oh la la!
Il y a des sujets qui nous interpellent plus que d'autres, des personnages auxquels on s'identifie plus aisément pour diverses raisons. Bref, notre personnalité, notre réalité, de même que les épreuves que nous avons surmontées... tout cela réunit forme la personne unique que nous sommes. Et il arrive que certains livres semblent avoir été écrit pour nous. C'est l'impression que ce roman a eu sur moi.
Dans ce récit - où la quête de soi est la base même du roman - nous allons à la rencontre de la jeune Ingrid qui se retrouve dans un camps totalement à l'opposé de ce à quoi elle s'attendait et ce, pour une durée de 21 jours. Oubliez le petit chalet en bois rond, les petites activités animées et les chansons sur le bord du feu en grillant de la guimauve. Elle se verra plutôt confronter à la nature à l'état brute, à devoir se dépasser physiquement et moralement et hors de question de simplement penser à faire dans la coquetterie.
Mais qu'est-ce qui a bien pu arriver pour que sa mère l'expédie dans un espèce de camps de réforme avec des délinquants alors qu'elle a plutôt le profil d'élève modèle?
C'est ce que l'on apprendra au fil des pages alors que l'on cheminera avec elle (avec eux devrais-je dire puisqu'ils sont 9 dans ce périple) à travers ces journées toutes plus difficiles les unes des autres.
Tantôt elle s'adresse à sa mère, sous forme de lettre - que sa mère ne lira jamais - avec sarcasme, colère ou nostalgie (c'est selon son humeur) tentant de comprendre le pourquoi de cette punition. Alors qu'à d'autres moments, l'auteure nous ramène dans le passé, nous permettant ainsi de comprendre ce qui fait qu'elle est la personne qu'elle est devenue.
Bien qu'elle n'ait pas été une enfant maltraitée, Ingrid n'a pas une enfance rose bonbon. Elle a eu son lot de souffrance... mais une souffrance qui se vit de l'intérieur. J'en avais le cœur tout tordu par moment. Je souffrais avec elle et pour elle.
Je pourrais continuer à vous en parler longtemps, indéfiniment... et je peux également vous avouer que j'ai un réel coup de cœur pour ce livre. La finale m'a démoli (et c'est ainsi que je les aime). Quoi que par moment, je me suis demandée si... peut-être que... mais je n'ai jamais eu de certitude que la fin sonnerait véritablement de cette façon. Mais ouf, si vous me le demandez... Oui! Je vous le recommande sincèrement.
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L'avis de Mlle Lambert :
Oh la la…
Grâce à Danielle Younge-Ullman et sa splendide plume, je viens de passer un très bon moment de lecture.
Toute la beauté du monde n’a pas disparu est le genre de roman dans lequel tu peux te plonger des heures et des heures sans t’apercevoir du temps qui passe.
Dès les premières pages, j’ai sentie que j’avais une bonne histoire entre les mains. Non seulement, le roman est très bien construit; les allers-retours entre le présent et le passé d’Ingrid nous mets merveilleusement bien en contexte; mais l’histoire de la jeune fille nous est racontée avec une grande douceur.
Très vite, on s’attache à Ingrid. On la comprend. On compatit. Plus les chapitres avançaient, plus j’avais l’impression de connaître chaque petite parcelle du personnage. Chaque événement qui a fait d’elle ce qu’elle est aujourd’hui. Tellement qu’elle devenait de plus en plus réelle à mes yeux.
Tout au long de ma lecture, je me demandais ce qui m’attendait. J’avais l’impression de passer à côté d’un élément essentiel. L’impression qu’il manquait un morceau à l’histoire d’Ingrid. Un gros morceau…
Et puis, dans les dernières pages, tout s’emboîte. Jetant le lecteur en bas de sa chaise – en tout cas, MOI, j’étais carrément sans mot.
Je vous recommande vivement cette superbe histoire totalement unique!
xx
Auteure : Danielle Younge-Ullman
Éditions : Gallimard-Jeunesse
Parution : Avril 2017
Pages : 370
- Ingrid, qu'est-ce qui ne va pas? me demanda-t-il tandis que je m'installai à son côté. Tu parles de...
Il fit un geste allant de lui à moi.
- Non, pas de nous. Je parlais de... Dans un spectacle, on sait ce qu'on doit faire. Les problèmes que rencontre Dorothy... Certes, au final, elle doit accepter l'idée qu'«on n'est jamais aussi bien que chez soi». Mais les obstacles qu'elle trouve sur son chemin, ce qu'elle doit faire pour les dépasser, tout ça est clair. Elle doit rentrer chez elle. Pour cela, elle doit trouver le magicien. Rester en vie. Tuer la sorcière. (Isaac se contentait de hocher la tête.) Mais parfois, on ne peut pas tuer la sorcière. Dans la vie réelle.
- Pourquoi?
- Parce qu'il n'y a pas vraiment de sorcière. Ou parce que la Méchante Sorcière est aussi une bonne sorcière, ou parce que la sorcière est en fait quelqu'un que tu aimes, ou qu'elle fait partie de toi. Ou bien parce que la sorcière, c'est un problème entre deux personnes que tu aimes. Et là... tu peux jeter autant d'eau que tu veux, tu ne la tueras pas, parce que ce n'est pas à toi de le faire. Et même si tu la tuais, elle reviendrait.
Lu par MissDupont le 27 Novembre 2017
Lu par Mlle Lambert le 27 Mars 2020