Crystal

Publié le par Mlle Lambert

Chaque année, des centaines de jeunes femmes, victimes d’une guerre sans merci que se livrent les trafiquants de drogues, sont brutalement assassinées ou disparaissent de Ciudad Juarez, un village mexicain situé à moins de trois kilomètres de la frontière d’El Paso, au Texas.

Lorsqu’elle apprend que son « protecteur », Eduardo Cardenas, le chef du cartel de la drogue de Tijuana, a fait assassiner ses parents dans le but d’éliminer des témoins gênant de son commerce illicite, une des disparues, Angela « Crystal », refait surface avec une seule idée en tête : se venger.

Mais Angela se rend vite compte qu’elle n’est pas de taille à affronter seule le tout-puissant baron de la drogue. Elle accepte donc de collaborer avec Karen Newman, la responsable de la section antidrogue du FBI de New York, la seule personne qui peut empêcher qu’elle ne devienne la prochaine victime du mystérieux tueur à gages qui a exécuté ses parents : Carlos.

Sauf qu’elle ignore que l’Agente Newman n’est peut-être pas la seule personne qui puisse l’aider dans sa quête de vengeance. Angela a oublié que les liens familiaux peuvent parfois être plus forts que toutes les épreuves d’une vie.

L'avis de Mlle Lambert :

Si j’avais à décrire ce roman en un seul mot, je le qualifierais de précis. En effet, dès les premières pages du roman, la précision des propos de l’auteur m’a frappée. On sent dès le départ que celui-ci a une certaine connaissance du milieu et que, je suppose, de nombreuses recherches ont été effectuées pour écrire ce roman. Que ce soit en ce qui concerne les différentes drogues, leurs différentes appellations, les nombreux cartels de Montréal et du Mexique ou les diverses escouades de polices, l’auteur n’y va pas de mains mortes et en donne plus que ce qu’à quoi le lecteur s’attend (du moins plus que ce qu’à quoi, moi, je m’attendais).

Pour ma part, j’ai trouvé que cette précision donnait un côté plus concret au roman et est venu piquer ma curiosité dès le tout début. N’ayant aucune connaissance du milieu de la drogue, les nombreux détails m’ont aidé à m’y retrouver et à mieux comprendre l’histoire.

Cependant, j’ai fait face à une petite déception au fil de ma lecture. Malgré la couverture et le résumé qui m’avaient tous deux interpellés, je ne réussissais pas à embarquer dans l’histoire. Je lisais tout en restant à la surface. Comme lorsque tu rêves et que tu assistes aux événements de l’extérieur, imperméable à ce qui se produit.

Pourtant, la plume de Jacques Goyette a tout pour plaire et je ne crois pas que c’est ce qui a fait défaut ici. Pour une raison qui m’est inconnue, il n’y a pas eu ce petit élément qui me fait embarquer dans un livre, m’attache aux personnages et me fait vivre les événements avec eux.

Ce roman est loin d’être mauvais et je ne doute pas qu’il plaira à grand nombre d’entre vous, mais il m’a manqué ce petit quelque chose de spécial que je retrouve en chacun de mes coups de cœur.

xx

Auteur : Jacques Goyette
Éditions : AdA
Parution : Janvier 2014
Pages : 362

Eduardo Cardenas observe avec fascination le lézard qui gobe les insectes du vivarium d’un simple coup de langue. C’est pour lui l’exemple parfait de la loi du plus fort : tuer ou être tué. Les plus faibles ne sont là que pour servir les plus forts, c’est dans leur nature, tout comme pour les insectes et autres proies, de servir de nourriture et d’assurer le bien-être des prédateurs. Il n’y a rien d’autre qui puisse égaler ce sentiment de puissance et de satisfaction que lorsqu’il écrase un de ces insectes serviles qui ne sont plus d’aucune utilité pour lui. En particulier ces milliers de femmes mexicaines intoxiquées qui se voient contraintes d’enrichir son organisation avec l’argent gagné sur les trottoirs ou dans les bordels clandestins. Et qui se soucie de cette main-d’œuvre bon marché, de ces travailleurs forcés des plantations et des laboratoires qui logent dans des HLM ou des baraquements et qui mettent des années pour défrayer leur entrée illégale aux États-Unis et au Canada?

Extrait p.45

Crédit Photo : Mlle Lambert

Crédit Photo : Mlle Lambert

Publié dans Polar, LittQc

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