Au gré de ma galère
« Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous »
Paul Éluard.
Vendredi matin. Carla attend impatiemment que se pointent les trois inconnues avec qui elle partagera la route de Montréal à Québec. Billie, déterminée à sauver son propre bonheur, Sarah, l’ado entêtée, et Julie l’angoissée chronique, sont loin de se douter qu’une partie de leur identité s’apprête à se révéler dans chaque virage de ce trajet pourtant si familier. Parfois audacieuses, et parfois imprudentes, elles n’auront d’autres choix que de suivre une route sur laquelle chaque rencontre deviendra une révélation.
Dans un « no where » où l’inattendu se cache dans chaque détour, sur une route parsemée de confidences et de complicité, il n’y a qu’un seul chemin à suivre, celui qui mène au rendez- vous avec soi-même.
Est-ce que Carla saura mener chacune de ses passagères jusqu’à leur propre destination, où est-elle, elle-même, guidée par une force dont elle ignore l’influence ?
Et si pour chacune la destination devenait la même ? De Montréal à Québec, la route peut être longue et entre le point de départ et le fil d’arrivée, qui sait vraiment ce qui nous attend ?
L'avis de MissDupont :
Ce livre est rempli de magie, mais pas celle à la Harry Potter là !
Non !
La magie du destin. Celle qui trace la route des gens et qui les amènent subtilement à la croisée de la route de certaines personnes susceptibles de changer leur vie et vice-versa.
Vous savez l'adage qui dit "rien n'arrive pour rien" ? Eh bien on pourrait l'utiliser pour ce livre-ci!
Avec Au gré de ma galère, je m'attendais au récit d'un road trip d'une gang de filles à qui il arrivera une panoplie de péripéties loufoques qui font rire et sourire le lecteur.
Mais c'est tellement plus que ça !
Si, à la base, quatre inconnues se rejoignent pour faire du covoiturage pour la route Montréal - Québec, bien vite leur trajet se verra dévié - et très allongé - et alors, chacune se retrouvera à faire face à une quête identitaire sans même s'en rendre compte. Un lien profond les rattachera les unes aux autres malgré leur différence d'âge, leur vécu et leur différente personnalité.
Vers la fin du roman, je suis tombée sur un passage terriblement émouvant au point d'en avoir les yeux tellement remplis d'eau que je ne voyais plus les mots.
L'auteure est parvenue à me toucher en plein coeur. Je n'étais peut-être pas sur le fleuve comme Carla, mais j'ai levé les yeux sur le ciel bleu à perte de vue qui se dessinait devant moi et étrangement, j'avais l'impression d'être plus sereine tout à coup.
Au gré de ma galère est un roman qui fait rire, sourire, pleurer, réfléchir et qui - pour ma part - est tombé pile la semaine où j'en avais le plus besoin.
Il m'a, par ailleurs, donné envie de retourner dans le coin de Charlevoix lors de mes prochaines vacances afin de ressentir à nouveau cet air salin sur mon visage, car il est vrai que le fleuve apaise les âmes éprouvées.
Auteure : Anick Claveau
Éditions : Autoédité
Parution : Novembre 2016
Pages : 415
- On se ressemble toutes Billie. On veut s'émanciper, prendre notre vie en main, on veut rester indépendante, mais en même temps, on veut vivre à deux pour que ce soit moins lourd. On veut dormir en cuillère, baiser en se levant, et savoir que quelqu'un va nous attendre en rentrant du bureau à seize heures. On veut l'histoire d'amour parfaite, celle ou on s'abandonne, celle où on aime pour la vie, mais dès que vient le temps de faire des concessions, on se sent contrôlée pis on remet tout en question. La génération de Sarah aura du fil à retordre. Son premier modèle, c'est ta génération qui prône l'individualisme, l'opportunisme et la baise de passage sans trop d'engagements. Ensuite, c'est moi, la génération d'un couple marié sur deux qui se divorce après avoir mis au monde un premier bébé. Ensuite, c'est celle de mes parents qui a enduré des mariages malheureux pour ne pas être jugée par une société encore trop centrée sur la religion. Comment veux-tu qu'elle s'y retrouve ?