Portrait de femme en feu

Publié le par MissDupont

Portrait de femme en feu

Auteur: Claudia Goyette
Éditions: Leméac
Parution: Août 2015
Pages: 237

Quatrième de couverture:

Alycia quitte la ville pour s’éloigner de David, qui ne veut plus d’elle. Mais où qu’elle soit, cette jeune femme délurée court après l’amour comme un chien après sa queue, avec l'absolue confiance d'un jour l'attraper.

Premier roman d’une vivacité extraordinaire, d’une vitalité contagieuse, qui danse au bord de gouffre sans jamais y tomber, c’est véritablement le portrait d’une femme en feu que Claudia Goyette nous donne à lire : brûlante de passion et chaleureuse jusqu’à la fièvre.

L'avis de MissDupont:


Dès le premier paragraphe, le personnage d'Alycia me fit sourire. Cette fille est clairement excessive et déséquilibrée! Au Québec, les gars la définiraient comme "une osti de folle"! Ça débutait fort ...ce roman allait me plaire, me divertir.

Alycia, c'est la fille qui fait une montagne pour une relation qui n'a pas eu le temps d'éclore. C'est la fille qui est la seule à ne pas être encore casée dans son cercle d'amies. C'est la fille peu recommandable qu'il ne faut surtout pas laisser seule avec des jeunes enfants. C'est la fille qui collectionne les boulots minables. C'est la fille vulgaire qui choisit mal ses "baises sans lendemain". Vous voyez un peu le topo?! Bref, lire le cheminement de cette névrosée, vers l'acceptation de sa rupture, n'est pas banal. Car aucun doute possible, Alycia est une folle qui s'ignore, une sérieuse dépendante affective chronique. Mais en même temps, son petit côté "too much" la rend attachante.

La lecture de ce tout premier roman de Claudia Goyette me plaisait bien jusqu’au moment où elle se mit à fréquenter un prof de philo sadomasochiste. Ce passage m’a littéralement fait décrocher du récit. Par la suite, il m’a semblé que l’histoire s’essoufflait petit à petit. Ma lecture devenait éprouvante. J’avançais au compte-goutte vers une fin que j’avais malheureusement hâte d’atteindre.

Malgré ce léger bémol, j’ai tout de même apprécié ce premier roman bourré d’humour et de « pet sauce » de cette toute nouvelle auteure québécoise. Je suis persuadée qu’elle nous écrira bientôt un deuxième petit bijou littéraire.

David est distant. J'ai essayé de lui téléphoner cinquante fois, je lui ai envoyé une centaine de messages et de courriels. Pour le rassurer. Je ne suis pas une de ces filles intenses qui ne savent pas se maîtriser. J'ai lu et relu les courriels et les textos, avant et après les lui avoir envoyés. Juste au cas. Mais il n'y a rien d'ambigu, tout est clair puisque j'ai vérifié et revérifié. Je ne suis intense nulle part, je fais juste l'aimer partout. Je ne comprends pas son sens des priorités. Pourquoi ne me répond-il pas tout de suite? Je ne voulais pas lui envoyer autant de messages, ce sont les fous qui font ça. C'est juste que j'oubliais d'écrire des choses très importantes, il fallait bien chaque fois un nouveau message. Pas ma faute, c'est son silence qui jouait avec mes doigts. Et plus son silence s'accumulait entre moi et mes messages, plus le malaise s'est installé entre nous. Je devais bien le chasser. Remplir son silence avec des dizaines de derniers messages.

Extrait du roman

Publié dans LittQc, Contemporain

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