Nord Alice

Publié le par Brigitte

 

Obsédé par Alice, qu'il vient de laisser à Queens, un médecin s'exile à Kuujjuaq, son monde à elle. Il y soigne de son mieux des corps dont les profondes cicatrices sont le plus souvent invisibles. Entre deux patients, quand il n'en peut plus de penser à elle, il consomme des femmes sur le web, ou va pêcher. Là, le ventre étendu sur la banquise qui fond, il calme sa faim en mangeant du poisson cru. Et, dans le silence du Nord, il remonte le temps pour essayer de s'expliquer. Il s'invente une histoire, s'inspirant des hommes qui l'ont précédé, depuis Roméo, l'arrière-grand-père, le premier de sa généalogie à avoir tué un homme, sur les rives du Klondike. Que sème-t-on derrière soi dans la fuite ? Le Nord n'est pas que blanche immensité et splendeurs boréales ; celui que propose Marc Séguin témoigne aussi d'une déroute. Mais, justement, c'est peut-être jusqu'au bout de ses échecs qu'on devrait avoir l'humilité d'aller pour se trouver.

L'avis de Brigitte : 

Une première pour moi de lire cet auteur à la plume poétique. Comment ai-je découvert ce roman? Il était le livre du mois de février du club de lecture de ma bibliothèque de quartier.

Je commence à sortir de ma zone de confort tant qu’à mes lectures. Si ce n’aurait été de ce club de lecture, je ne crois pas que j’aurais lu ce livre. Je n’avais jamais entendu parler de cet auteur, mais je suis contente de l'avoir découvert !

Je dois avouer qu’au départ, j’ai regretté un peu mon choix. J’ai continué car l’auteur, tout au long du roman, nous raconte en parallèle l’histoire de son arrière-grand-père. Et comme j’aime les histoires de cette époque, c’est ce qui m’a retenue.

Comme je ne lis pas vraiment de roman au genre poétique, j’ai eu un peu de misère à embarquer totalement dans l’histoire. Cela ne m’a pas empêché de trouver que Marc Séguin écrit bien. À un moment donné, j’ai trouvé qu’il y avait une certaine longueur mais c’est peut-être que j’avais hâte de découvrir comment tout cette belle histoire d’amour, qui n’en n’est plus une en fait, finirait. Je suis par contre restée sur ma faim…

Auteur : Marc Séguin
Édition : Leméac
Parution : Octobre 2015
Pages : 256

S’aimer en se consumant. Je l’aime un peu plus que je ne la déteste. Intesément. Un sentiment aigu et essentiel. Physique. Je suis parti avant de crever. Je n’ai pas quitté Alice à cause de son obsession du ménage, mais parce que jamais je n’arriverai à calmer ses inquiétudes. Peut-être qu’ici, au Nord, elle irait mieux. Au Sud, nos corps ont mal d’être ensemble. Ils se soupçonnent. Se voilent. Puis se mettent à nu. S’évitent. Se cherchent. Ils foncent. Ils interprètent. C’est surtout là que ça faisait mal. Dans les malentendus. Des boules se formaient à l’estomac. En même temps. Un mal creux. Tout au fond de soi, qui persiste la nuit. Qui réveille. Et qui épuise. Une tension nerveuse. Sournoise.

Extrait p.154

Crédit Photo : Brigitte

Crédit Photo : Brigitte

Publié dans LittQc

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