Celle qui lisait dans mes pensées

Télépathe et témoin sous protection, Jessie doit jouer les serveuses au Chéri Café en attendant le procès. Sa mission : se fondre dans la masse de Notre-Dame-des-Bois, un village québécois en altitude. Le souci? Elle n’a jamais été serveuse de sa vie, et elle déteste ce travail! Mais comment est-elle censée dégoter du bon café dans un bled pareil? C’est sûr, elle n’y survivra pas!
Quand Will, le policier du village, s’intéresse à elle, les choses se corsent : et s’il fichait sa couverture en l’air? De toute évidence, il n’a aucune idée de l’homme qui est à sa recherche, ni du petit pouvoir dont elle est dotée et qui lui permet de découvrir que Will est complètement sous son charme…
Dans sa situation, serait-il bien raisonnable de succomber au charme du policier?
L'avis de Mlle Lambert :
Suzanne Roy nous offre ici un cocktail exquis! Un mélange entre une histoire d’amour et un suspense, avec un soupçon d’érotisme et de fantastique!
Personnellement, j’adore la plume de Suzanne! Ses histoires sortent toujours de l’ordinaire et elle nous embarque dans la vie de ses personnages en un claquement de doigt. Les pages défilent à une vitesse folle!
Par moments, j’ai trouvé que l’enquête, qui s’étirait sur plusieurs mois, créait parfois de petites longueurs, mais l’histoire d’amour qui se développe entre nos deux protagonistes – peut-être qualifiée de cliché par certains lecteurs – rattrape le tout. J’ai adoré suivre ces deux amoureux le temps de quelques mois!
Pour terminer, les histoires de Suzanne Roy sont incroyables et toutes très différentes. Je pourrais tous les dévorer les uns après les autres sans me tanner le moins du monde!
xx
Auteure : Suzanne Roy
Éditions : AdA
Parution : Juin 2018
Pages : 412
Jessie dort, la tête enfouie contre mon épaule. Depuis que nous sommes revenus de Sherbrooke, je me réveille deux ou trois fois par nuit. Je vérifie qu’elle est toujours là avant de reposer ma tête sur mon oreiller. Je déteste avoir l’impression qu’elle pourrait s’évaporer à tout moment. Déjà un mois qu’elle habite ici et si je n’ai aucune raison de douter de son bonheur, je ne peux m’empêcher de songer à cette date d’expiration estampillée sur notre relation. Je devrais baisser ma garde, être heureux qu’elle soit encore là, et de pouvoir la sentir contre moi, chaque nuit, mais je n’y arrive pas. Au début, j’avais peur qu’elle se lasse de ma vie tranquille et qu’elle demande de partir. Maintenant, c’est pire : j’ai peur qu’on me l’enlève. Je fais des cauchemars où elle disparaît et j’angoisse à l’idée de ne pas la retrouver. Chaque nuit, je vérifie sa présence à mes côtés et j’écoute sa respiration avant de me concentrer sur tous les bruits environnants de la maison : chaque rafale, chaque arbre qui bouge. Je m’assure que tout est normal.
Pendant que j’attends le sommeil, des tas de questions étranges tournent en boucle dans ma tête : comment les gens peuvent-ils s’acheter des diamants qui valent des milliers de dollars et arriver à dormir, la nuit? Moi, je n’ai que mes bras pour former un étau protecteur autour de Jessie et je ne suis pas sûr qu’ils suffisent à la protéger. Dire que tout ce que je voulais, au début, c’était qu’elle me donne une chance. Maintenant, je l’avais, mais ça ne suffisait pas. Elle peut bien me dire que je suis trop gourmand, que je ne devrais pas autant songer à l’avenir, parce que j’oublie de profiter du présent, mais c’est plus fort que moi : je ne veux pas la perdre.