La noirceur des couleurs

Publié le par Mlle Lambert

Cinq bébés enlevés.
Un projet expérimental diabolique consigné dans un journal intime.
Un journaliste qui enquête sur ces disparitions vingt-cinq ans après.
1910, Buenos Aires. Une jeune femme réapparaît au domicile de ses parents après avoir disparu une nuit alors qu'elle dormait dans son berceau.
Une belle amnésique, un jeune homme qui se comporte comme un chien, les images hallucinées d'une session d'hypnose sont les pistes qui conduiront Alejandro à remonter le fil de cette sombre histoire jusqu'à un dénouement aussi terrifiant qu'inattendu.
Jusqu'où peut-on aller au nom de la science?

L'avis de Mlle Lambert : 

Ce roman jeunesse est un réel page-turner!

Rapidement, on entre dans le vif de l’histoire. Dès les premières pages, l’intrigue est lancée et notre intérêt est piqué.

Les chapitres sont courts et sont séparés par des extraits du journal de J.F. Andrew, instigateur de cette expérimentation cauchemardesque. L’histoire est totalement perturbante et les extraits de ce fameux journal m’ont, à de nombreuses reprises, donné des frissons.

Quant à elle, la twist finale est délicieuse! Ayant lu le roman en entier dans la même journée, j’étais beaucoup trop absorbée par l’histoire pour me poser des questions sur la fin qui approchait à grands pas. Je n’ai donc pas vu venir le revirement de situation qui m’a à la fois surprise et beaucoup plu. L’histoire est incontestablement sombre et troublante, mais elle termine sur un vent de fraîcheur qui fait du bien.

Finalement, j’ai beaucoup apprécié que l’histoire se déroule en Argentine. J’ai trouvé que cela donnait une saveur unique au roman.

xx

Auteur : Martin Blasco
Éditions : L'école des loisirs
Parution : Novembre 2017
Pages : 245

Journal De J.F. Andrew

2 juillet 1885

Tous les enfants sont installés là où il se doit. Je les appellerai par un nom de couleur. Je ne veux pas leur donner des noms idiots qui n'auraient pas de sens, seulement, dans la pratique, nous ne pouvons pas nous référer à eux en les appelant "Sujet expérimental Un" ou "Sujet expérimental Deux". Alors la petite fille arabe sera Azur; l'Espagnol, Vert; l'Italien, Blanc; le Français, Noir; et le Russe, Marron. C'est l'enfant français qui connaîtra le sort le plus difficile. C'est pour cela que je l'appelle Noir. Si ma soeur était là, elle dirait que je l'ai choisi en raison de mon aversion pour les Français. Ce n'est pas si sûr. C'est le plus costaud et j'ai bien peur que, si j'en élisais un autre, il ne soit pas en mesure de résister. La violence fait partie de l'être humain, elle est en chacun de nous. Pourtant nous la nions et nous tentons de la dissimuler, alors qu'en réalité elle est constitutive de notre nature. Chez Noir, cette violence s'exprimera librement et livrera toute sa puissance.

Extrait p.41

Crédit Photo : Mlle Lambert

Crédit Photo : Mlle Lambert

Publié dans Polar, Jeunesse

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